jeudi 21 novembre 2019 à 19h
Rencontre avec Françoise Vergès, autour de son livre " Un féminisme décolonial " (La Fabrique)
Un livre qui invite "à renouer avec la puissance utopique du féminisme, c'est-à-dire avec un imaginaire à même de porter une transformation radicale de la société."
Pourquoi le terme « féministe » est-il librement approprié à la fois par l'extrême droite, la gauche, et le capitalisme ? Dans un contexte, où les notions de féminisme et d'égalité sont vidées de leur sens hier radical, que peut signifier être féministe aujourd'hui ? Quels sont les combats à mener ? Comment mettre au cœur des luttes des femmes l'antiracisme, l'anticapitalisme et l'anti-impérialisme ?
Françoise Vergès s'attache d'abord à interroger les deux récits médiatiques qui dominent l'histoire du mouvement des femmes des années 1970 en France, l'un qui parle d'un mouvement qui aurait mené à une reconnaissance de la place des femmes françaises dans la république avec ses valeurs de laïcité et d'égalité, l'autre qui dénonce un mouvement qui aurait été exclusivement « blanc » et essentiellement intéressé par la liberté sexuelle.
Reconnaissant une profonde asymétrie entre ces deux récits, Françoise Vergès questionne cependant les causes de l'effacement de féminismes radicaux et anticoloniaux, antiracistes et anti-impérialistes des années 1970.
Comment est-on passé de libération des femmes à « droit des femmes » dans une perspective libérale, individualiste, des droits laissant de côté la transformation de la société contre le patriarcat et le capitalisme ? comment la dimension radicale à laquelle il a manqué une dimension raciale, coloniale a glissé vers une forme réactionnaire ? Voir l'émergence de mouvement féministes extrêmement fort dans le sud global, comment cela ramène au cœur de la question féministe le féminisme décolonial ?
Autant de question et plein d'autres auxquelles Françoise Vergès amène de façon claire et brillante des éléments de réponses et de réflexions.
Orga : Librairie du Muguet + OCT
Source : message reçu le 12 novembre 18h