mercredi 5 février 2020 à 8h30
EMBUSCADE À PÔLE EMPLOI
À BORDEAUX BASTIDE ON GUETTE, ON TRAQUE, ON PIÈGE !
Le jeune A., 21 ans a travaillé et vient s'inscrire au Pôle emploi Bordeaux Bastide. L'inscription en ligne se passe bien, puis il reçoit une convocation indiquant : « Un conseiller validera votre inscription et examinera votre demande d'allocations. ».
Le jour du rendez-vous on lui demande ses papiers d'identité et on lui dit que l'inscription est impossible pour cause de faux-papiers.
Le jeune A. ne comprend pas comment il a bien pu travailler et côtiser avec ses papiers mais ne pas pouvoir faire valoir ses droits.
Il s'en va déçu. Mais sa déception, son humiliation et sa colère ne suffiront pas.
À sa sortie LA POLICE l'attend !
Il est interpellé et arrêté. Il a été piégé !
Un guet-apens a été subtilement préparé, avec la complicité de qui ?
Pouvons-nous accepter l'utilisation de nos services publics pour traquer les personnes étrangères? NON !
Les personnels de Pôle emploi sont indignés et révoltés.
À la lecture des articles de lois (Code de procédure pénale articles 78-1 à 78-6), il ne nous est aucunement assuré d'être juridiquement habilité à contrôler l'identité des demandeurs d'emploi.
Et encore moins à piéger les gens (21 ans!) pour les envoyer en prison.
Si le conseiller doit s'assurer de la présentation d'une pièce d'identité, il ne fait pas partie de ses fonctions de vérifier l'authenticité des pièces fournies, de les photocopier ou de signaler auprès des services de polices les cas litigieux. Ne nous rendons pas complices de telles ignominies.
Nos actes ne sont pas neutres. Le service prévention des fraudes est directement en relation avec les services de gendarmerie et de la police de l'air et des frontières.
Personne n'a signalé la suspicion au jeune A.
C'est une application contraire à l'accessibilité de l'ensemble du dossier au demandeur, et à la loi sur l'informatique et les libertés.
Ne pas informer le demandeur d'emploi va à l'encontre du principe de transparence (pourtant une obligation déontologique). Nous n'acceptons pas d'être impliqué.es dans ces méthodes révoltantes !
C'est une honte !
Nous refusons que nos services publics deviennent l'antichambre de la police, de la prison, des
expulsions.
Source : message reçu le 30 janvier 19h