mercredi 4 mai 2022 à 18h30

«Au pays des droits de l'homme»

En partenariat avec la médiathèque du HAILLAN, les Amis du Monde Diplomatique de la Gironde vous proposent :

Mercredi 4 Mai à 18 h 30 Médiathèque du HAILLAN 30 rue de los Heros

AU PAYS DES DROITS DE L'HOMME

Dans Le Nouveau Monde. Tableau de la France néolibérale (éditions Amsterdam 2021), Simone Gaboriau, magistrate honoraire, aborde les discriminations subies par « ceux d'en bas » ( populations immigrées, entre autres) de la part notamment des institutions judiciaire et policière mais aussi dans le domaine du logement et du travail.

L'auteure met l'accent sur la nécessité du respect de la justice sociale et d'une justice prenant en compte le social. La justice est un observatoire des inégalités, des injustices sociales et des discriminations. Mais la justice est trop souvent aveugle sur celles-ci dans son fonctionnement quotidien , elle ne sait pas ce qu'elle ne traite pas ni ce qu'elle produit. La perception de la réalité sociale ne dépend que de la propre « sensibilité » du juge. Pris dans une nasse de dossiers, le magistrat ne perçoit pas la systémie de ce qu'il traite, ni de l'impact social de la réponse qu'il donne.

Soucieux d'appliquer le droit, il n'a pas le recul sur le contentieux qu'il traite. Il y a certes de plus en plus d'études sur le traitement par la justice de tel ou tel contentieux ou de son non traitement, mais cela reste dans le champs des universités. L'institution judiciaire n'est jamais directement saisie d'une question de précarité, mais elle est saisie de ses conséquences. Car c'est souvent la précarité qui amène devant le juge.

La crise sanitaire a servi de révélateur des dimensions inéquitables de la vie sociale : conditions de travail, accès à l'éducation, aux soins etc…. Malgré des dispositions financières et sociales pour les plus humbles pendant la pandémie, les demandes en faveur de plus de justice sociale sont restées sans réponse malgré un forte attente.

Pour qu'il y ait discrimination, le constat des inégalités ne suffit pas, il faut que la discrimination soit le résultat d'un traitement différentiel interdit par la loi selon un certains nombre de critères. Toutes les inégalités ne sont pas illégales . En revanche, toute discrimination constitue une forme d'illégalité.

Dénoncer une discrimination c'est faire reconnaître un droit, c'est s'inscrire dans le processus de l'état de droit. L'accès au droit par la justice est une modalité d'exercice de la citoyenneté.

Seront traités les discriminations concernant le droit au logement, le droit au travail, le face à face avec la police et la justice, le traitement des minorités.

Magistrate honoraire, ancienne présidente du syndicat de la magistrature et co-fondatrice de « magistrats Européens pour la démocratie et les libertés (MEDEL)

Madame Simone GABORIAU défend l'idée que même si la justice fait du droit, elle ne doit pas être indifférente au social. Dans une société de plus en plus fracturée et inégalitaire, il importe que le juge, avant de trancher, soit correctement informé sur les enjeux du litige dont il a à connaître.

Venez vous informer , poser des questions sur des sujets pas assez ou pas du tout abordés par les médias.

Source : message reçu le 2 mai 10h