samedi 20 janvier 2024 à 11h

Journée de projections - Les vidéo-activismes

Samedi 20 JANVIER 2024 à partir de 11h

JOURNÉE SUR LES VIDÉOACTIVISMES

En préambule des 20e Rencontres La classe ouvrière, c'est pas du cinéma (13-18 Février)
Projection autour du film mythique L'HEURE DES BRASIERS en présence d'Ulrike Lune RIBONI, Maîtresse de conférence en Sciences de l'information et de la communication à l'Université Paris 8, autrice en 2023 de Vidéocativismes : contestation audiovisuelle et politisation des images (Ed. Amsterdam).
Tarif : 10 euros pour l'intégrale - 5 euros par partie.
Places pour l'intégrale en prévente au cinéma à partir du Mercredi 10 Janvier

L'HEURE DES BRASIERS

EL GRUPO DE CINE LIBERACION, chapeauté par Octavio GETINO et Fernando SOLANAS - documentaire Argentine 1968 4h14mn VOSTF -

Trois parties :

Néocolonialisme et violence (1h35),

Acte pour la libération (2h),

Violence et libération (45mn).

L’HEURE DES BRASIERS

Film monument, L'Heure des brasiers a été pensé, tourné et diffusé en marge des circuits dominants et a roulé sa bosse plus ou moins clandestinement dans le monde entier depuis sa création. Le film dessine une fresque flamboyante contre le néocolonialisme et l'ingérence des États-Unis et de l'Europe en Amérique latine. Fabriqué à partir d'images de différentes natures et de nombreux entretiens, dans un montage composite puissant, plastique et frontal, il invente une esthétique nouvelle qui, de fait, fera date.
Fruit d'un travail collectif réalisé par El grupo de cine liberacion en collaboration avec paysans, ouvriers, étudiants, intellectuels, militants et révolutionnaires, le film s'accompagne du manifeste « Hacia un tercer cine » (vers un troisième cinéma), écrit en opposition au cinéma Hollywoodien (lequel, sous prétexte de divertissement, véhicule une idéologie capitaliste et impérialiste) et au cinéma d'auteur européen (dont la liberté revendiquée est jugée à la fois superficielle et provisoire). Il sera traduit dans plus de quinze langues et influencera le cinéma militant du monde entier.

Dès 1964, à l'avant-garde des luttes décoloniales du continent, Solanas et Getino théorisent que les peuples du Sud ne sont pas seulement marginalisés économiquement mais aussi médiatiquement et cinématographiquement. Il s'agit alors de s'emparer des caméras pour produire ses propres images, de créer soi-même les moyens de sa représentation : faire du cinéma devient un acte contestataire, c'est un outil vers la libération.
La mise au jour par le manifeste du Tercer cine de la complicité entre image, technologie de l'image et rapport de domination est la thèse centrale de l'ouvrage d'U.L. Riboni, qu'elle développe sur presque un siècle de luttes, dressant en creux une sorte d'inventaire. Des premières photographies policières aux images optroniques prises d'hélicoptère, en passant par les caméras médiatiques ou de surveillance, l'image a toujours été initialement du côté du pouvoir. Pourtant, les caméras vont sans cesse basculer dans les mains de ceux qui le contestent pour tenter de le mettre à mal : de la caméra 16 mm d'un René Vautier au portapak de Carole Roussopoulos et Delphine Seyrig dans les luttes féministes, des premières caméras vidéo altermondialistes aux téléphones portables qui ont porté la révolution tunisienne… tous s'emparent de l'outil pour écrire un contre récit, générer un contre pouvoir.

La mise en relation qu'opère U.L. Riboni entre les pratiques d'hier et celles d'aujourd'hui montre que les images, leur production et leur accès ne sont jamais en dehors des rapports de domination : comment expliquer autrement le Décret Laval interdisant aux colonisés d'Afrique française de se filmer, ou la course folle des gouvernements Macron à armer police et villes de milliers d'yeux ?

Source : https://www.cinemas-utopia.org/bordeaux/index…
Source : message reçu le 12 janvier 18h