lundi 8 avril 2024 à 20h

Avant première du film Une affaire de principe en présence de José Bové et du réalisateur Antoine Raimbault

Achetez vos places à l'avance au cinéma, à partir du Samedi 30 Mars.
(Une affaire de principe est ensuite programmé en sortie nationale à partir du 1er Mai)

UNE AFFAIRE DE PRINCIPE

Antoine RAIMBAULT - France 2024 1h35mn - avec Bouli Lanners, Céleste Brunnquell, Thomas VDB, Céleste Brunnquell, Lisa Loven Kongsli... Scénario d'Antoine Raimbault et Marc Syrigas, d'après le livre Hold-up à Bruxelles, les lobbies au cœur de l'Europe de José Bové et Gilles Luneau.

UNE AFFAIRE DE PRINCIPEAvec ses bacchantes blondes tombantes à la Asterix, sa tignasse savamment ébouriffée, ses chemises à carreaux, sa pipe avantageuse dont la fumée laisse deviner le regard plissé par un sourire matois en embuscade, il ne faut pas bien longtemps pour accepter de voir en Bouli Lanners (un de nos héros de cinéma, il y en a peu) l'incarnation possible de José Bové (un de nos héros politiques, ils ne sont pas si nombreux). José, selon nos âges et nos engagements, on l'a connu tour à tour : militant pacifiste au Larzac, éleveur de brebis pyrénéen, syndicaliste paysan sans peur et sans reproche engagé contre l'agriculture productiviste et l'industrie agroalimentaire (co-fondateur de la Confédération paysanne, tout de même !), médiatique démonteur de McDonald's aveyronnais, preux chevalier altermondialiste, faucheur de maïs génétiquement modifié, candidat malheureux à la présidence de la République française, parlementaire européen teigneux…

C'est dans ce dernier rôle qu'Antoine Raimbault l'attrape dans Une affaire de principe. Au moment où le député européen Bové, décrit plus haut comme teigneux, semble assagi. Définitivement rattrapé et comme engourdi par la realpolitik et la social-démocratie, la recherche d'un consensus mou qui permettra juste de ne pas empirer les choses. Comme disait l'autre, « les héros sont fatigués »… mais il suffit parfois de pas grand-chose pour les réveiller. Une injustice trop flagrante, une tentative de lobbyisme qui s'affranchit des limites de la légalité - et voilà notre Bayard qui repart au front, pipe au bec et sabre au clair, flanqué de son assistant parlementaire pas fâché de reprendre du service militant (Thomas VDB, absolument parfait) et aiguillonné par l'idéalisme vertueux d'une jeune stagiaire remontée comme un coucou (Céleste Brunnquell, épatante comme toujours). L'affaire (de principe) va voir s'affronter deux pointures incontournables du Parlement européen du début des années 2010. À ma gauche anticapitaliste donc, l'irrésistible José Bové, et à ma droite ultra-libérale, l'indéboulonnable taulier de la Commission Européenne (plus enraciné qu'un McDo), José Manoel Barroso.
Nous sommes en 2012 et Barroso a brutalement limogé son commissaire à la santé, le maltais John Dalli, sous le prétexte qu'il a rencontré en secret des membres du lobby du tabac. Nos trois héros écolos flairent l'affaire bizarre et commencent à enquêter, soupçonnant que le commissaire a été victime d'un traquenard pour l'empêcher de faire passer une loi qui allait contraindre les industriels cigarettiers à utiliser des paquets neutres. Bové et ses acolytes se muent en détectives de choc pour mettre au jour le complot et épingler les graves défaillances démocratiques de la Commission européenne.

Réalisé par Antoine Raimbault - auteur de l'excellent Une intime conviction, sur les mécanismes d'une erreur judiciaire -, Une affaire de principe est construit comme un solide thriller dont l'intrigue tendue nous fait découvrir peu à peu que, pour les puissants lobbys économiques, tous les coups sont permis… avec la complicité des plus hautes instances européennes ! On y découvre un José Bové loin de ses luttes habituelles, agricoles ou environnementales, qui s'investit avant tout pour une question de principe démocratique - quitte à voler au secours d'un adversaire politique (John Dalli était apparenté au Parti Populaire Européen, de centre-droit). Et à quelques semaines des élections européennes, c'est une excellente leçon de démocratie.

Source : message reçu le 5 avril 17h