jeudi 5 décembre 2024 à 15h

Soutien à Antoine Boudinet - Mutilé pour l'exemple

𝗦𝗼𝘂𝘁𝗶𝗲𝗻 𝗮̀ 𝗔𝗻𝘁𝗼𝗶𝗻𝗲 𝗕𝗼𝘂𝗱𝗶𝗻𝗲𝘁
𝗠𝘂𝘁𝗶𝗹𝗲́ 𝗽𝗼𝘂𝗿 𝗹'𝗘𝘅𝗲𝗺𝗽𝗹𝗲
𝗝𝗲𝘂𝗱𝗶 𝟱 𝗱𝗲́𝗰𝗲𝗺𝗯𝗿𝗲 𝟮𝟬𝟮𝟰
𝗧𝗿𝗶𝗯𝘂𝗻𝗮𝗹 𝗱𝗲 𝗕𝗼𝗿𝗱𝗲𝗮𝘂𝘅 (𝑃𝘢𝑟𝘷𝑖𝘴 𝘥𝑒𝘴 𝘋𝑟𝘰𝑖𝘵𝑠 𝑑𝘦 𝘭'𝘏𝑜𝘮𝑚𝘦)

Le 8 décembre 2018, lors de l'acte IV des Gilets Jaunes, Antoine est parmi la foule qui se masse place Pey Berland, près de la mairie à Bordeaux.

La police, aux ordres du 𝘀𝗶𝗻𝗶𝘀𝘁𝗿𝗲 𝗣𝗿𝗲́𝗳𝗲𝘁 𝗟𝗮𝗹𝗹𝗲𝗺𝗲𝗻𝘁, est en nombre et lourdement armée face à des manifestant-es déterminé-s mais non violent-es.

𝗚𝗮𝘇 𝗟𝗮𝗰𝗿𝘆𝗺𝗼𝗴𝗲̀𝗻𝗲𝘀, 𝗰𝗼𝘂𝗽𝘀 𝗱𝗲 𝗺𝗮𝘁𝗿𝗮𝗾𝘂𝗲𝘀, 𝘁𝗶𝗿𝘀 𝗱𝗲 𝗟𝗕𝗗, 𝘂𝘀𝗮𝗴𝗲 𝗱𝗲 𝗴𝗿𝗲𝗻𝗮𝗱𝗲𝘀 𝗱𝗲 𝗱𝗲́𝘀𝗲𝗻𝗰𝗲𝗿𝗰𝗹𝗲𝗺𝗲𝗻𝘁 𝗲𝘁 𝗱𝗲 𝗴𝗿𝗲𝗻𝗮𝗱𝗲𝘀 𝗮𝘀𝘀𝗼𝘂𝗿𝗱𝗶𝘀𝘀𝗮𝗻𝘁𝗲𝘀 𝗱𝗲 𝘁𝘆𝗽𝗲 𝗚𝗟𝗜 𝗙𝟰.

Ces grenades à effet de souffle contiennent une charge explosive constituée de 𝟮𝟲 𝗴𝗿𝗮𝗺𝗺𝗲𝘀 𝗱𝗲 𝗧𝗡𝗧 ainsi que de quatre grammes d'hexocire (mélange d'hexogène et de cire).

La France est alors le seul pays européen à utiliser des munitions explosives en opérations de maintien de l'ordre.

𝗖𝗲𝘀 𝗴𝗿𝗲𝗻𝗮𝗱𝗲𝘀 𝘀𝗼𝗻𝘁 𝗮̀ 𝗹'𝗼𝗿𝗶𝗴𝗶𝗻𝗲 𝗱𝗲 𝗹𝗮 𝗺𝗼𝗿𝘁 𝗱𝗲 𝗥𝗲́𝗺𝗶 𝗙𝗿𝗮𝗶𝘀𝘀𝗲 𝘀𝘂𝗿 𝗹𝗮 𝗭𝗔𝗗 𝗱𝘂 𝗧𝗲𝘀𝘁𝗲𝘁 𝗲𝗻 𝟮𝟬𝟭𝟰.

Ce 8 décembre, place Pey Berland, après une violente explosion, un bruit commence à courir dans la foule qui s'affole : 𝗼𝗻 𝗰𝗵𝗲𝗿𝗰𝗵𝗲 𝗱𝗲𝘀 𝗱𝗼𝗶𝗴𝘁𝘀 !

C'est que l'explosion entendue quelques secondes plus tôt est 𝗹𝗲 𝗯𝗿𝘂𝗶𝘁 𝗾𝘂'𝗮 𝗳𝗮𝗶𝘁 𝘂𝗻𝗲 𝗴𝗿𝗲𝗻𝗮𝗱𝗲 𝗲𝗻 𝗲𝘅𝗽𝗹𝗼𝘀𝗮𝗻𝘁 𝗱𝗮𝗻𝘀 𝗹𝗮 𝗺𝗮𝗶𝗻 𝗱'𝗔𝗻𝘁𝗼𝗶𝗻𝗲 𝗕𝗼𝘂𝗱𝗶𝗻𝗲𝘁, 𝗹𝘂𝗶 𝗮𝗿𝗿𝗮𝗰𝗵𝗮𝗻𝘁 𝗹𝗶𝘁𝘁𝗲́𝗿𝗮𝗹𝗲𝗺𝗲𝗻𝘁.

C'est le début d'un long combat pour Antoine qui rejoint le collectif des 𝗠𝘂𝘁𝗶𝗹𝗲́-𝗲𝘀 𝗽𝗼𝘂𝗿 𝗹'𝗘𝘅𝗲𝗺𝗽𝗹𝗲 et fait de sa main coupée le symbole de l'oppression sans précédent qui va s'abattre sur les Gilets Jaunes pendant des années.

A Bordeaux comme ailleurs le bilan sera lourd.

𝗘𝗻 𝗽𝗹𝘂𝘀 𝗱'𝗔𝗻𝘁𝗼𝗶𝗻𝗲, 𝗙𝗿𝗲́𝗱𝗲́𝗿𝗶𝗰 𝗽𝗲𝗿𝗱𝗿𝗮 𝗮𝘂𝘀𝘀𝗶 𝘂𝗻𝗲 𝗺𝗮𝗶𝗻, 𝗝𝗶𝗺 𝗽𝗲𝗿𝗱𝗿𝗮 𝘂𝗻 𝗼𝗲𝗶𝗹, 𝗗𝗮𝘃𝗶𝗱 𝗮𝘂𝗿𝗮 𝗹𝗲 𝗻𝗲𝘇 𝗰𝗮𝘀𝘀𝗲́, 𝗙𝗹𝗼𝗿𝗶𝗮𝗻𝗻𝗲 𝘀𝘂𝗯𝗶𝗿𝗮 𝘂𝗻𝗲 𝗴𝗿𝗲𝗳𝗳𝗲 𝗮𝗽𝗿𝗲̀𝘀 𝗮𝘃𝗼𝗶𝗿 𝗲𝘂 𝗹𝗲 𝗺𝗼𝗹𝗹𝗲𝘁 𝗯𝗿𝗼𝘆𝗲́ 𝗽𝗮𝗿 𝘂𝗻 𝗳𝗹𝗮𝘀𝗵𝗯𝗮𝗹𝗹, 𝗢𝗹𝗶𝘃𝗶𝗲𝗿 𝗮 𝗽𝗿𝗶𝘀 𝘂𝗻 𝗟𝗕𝗗 𝗲𝗻 𝗽𝗹𝗲𝗶𝗻𝗲 𝘁𝗲̂𝘁𝗲 𝗹𝗲 𝗹𝗮𝗶𝘀𝘀𝗮𝗻𝘁 𝗴𝗿𝗮𝘃𝗲𝗺𝗲𝗻𝘁 𝗵𝗮𝗻𝗱𝗶𝗰𝗮𝗽𝗲́, 𝗲𝘁 𝗼𝗻 𝗻𝗲 𝗽𝗲𝘂𝘁 𝗱𝗲́𝗻𝗼𝗺𝗯𝗿𝗲𝗿 𝗲𝗻𝗰𝗼𝗿𝗲 𝗮̀ 𝗰𝗲 𝗷𝗼𝘂𝗿 𝗹𝗲 𝗻𝗼𝗺𝗯𝗿𝗲 𝗱𝗲 𝗯𝗹𝗲𝘀𝘀𝗲́-𝗲𝘀 𝗽𝗹𝘂𝘀 𝗼𝘂 𝗺𝗼𝗶𝗻𝘀 𝗴𝗿𝗮𝘃𝗲𝘀.

Antoine se bat aussi devant les tribunaux.

𝗘𝗻 𝘀𝗲𝗽𝘁𝗲𝗺𝗯𝗿𝗲 𝟮𝟬𝟭𝟵, 𝘀𝗮 𝗽𝗹𝗮𝗶𝗻𝘁𝗲 𝗲𝘀𝘁 𝗰𝗹𝗮𝘀𝘀𝗲́𝗲 𝘀𝗮𝗻𝘀 𝘀𝘂𝗶𝘁𝗲, l'enquête conduite par l'IGPN (la police des polices) n'a en effet pas permis d'identifier l'auteur du tir de grenade GLI-F4 qui l'a grièvement blessé.

𝗠𝗮𝗶̂𝘁𝗿𝗲 𝗕𝗹𝗮𝗻𝗰𝗼, son avocat, entend pourtant bien "poursuivre la procédure pénale pour obtenir des investigations supplémentaires". 𝗜𝗹 𝘀𝗮𝗶𝘀𝗶 𝗱𝗼𝗻𝗰 𝗹𝗲 𝗱𝗼𝘆𝗲𝗻 𝗱𝗲𝘀 𝗷𝘂𝗴𝗲𝘀 𝗱'𝗶𝗻𝘀𝘁𝗿𝘂𝗰𝘁𝗶𝗼𝗻 𝗾𝘂𝗶 𝘃𝗮 𝗿𝗲𝗰𝗲𝘃𝗼𝗶𝗿 𝗔𝗻𝘁𝗼𝗶𝗻𝗲 𝗰𝗲 𝗷𝗲𝘂𝗱𝗶 𝟱 𝗱𝗲́𝗰𝗲𝗺𝗯𝗿𝗲.

C'est pour la deuxième étape de sa procédure que nous vous demandons de venir lui apporter son soutien.

𝗡𝗼𝘂𝘀 𝗱𝗲́𝗻𝗼𝗻𝗰𝗲𝗿𝗼𝗻𝘀 𝗮𝘂𝘀𝘀𝗶 𝗹'𝘂𝘁𝗶𝗹𝗶𝘀𝗮𝘁𝗶𝗼𝗻 𝗱𝗲𝘀 𝗴𝗿𝗲𝗻𝗮𝗱𝗲𝘀 𝗲𝘁 𝗮𝘂𝘁𝗿𝗲𝘀 𝗮𝗿𝗺𝗲𝘀 𝗹𝗲́𝘁𝗮𝗹𝗲𝘀 𝘂𝘁𝗶𝗹𝗶𝘀𝗲́𝗲𝘀 𝗽𝗮𝗿 𝗹𝗲𝘀 𝗙𝗼𝗿𝗰𝗲𝘀 𝗱𝗲 𝗹'𝗢𝗿𝗱𝗿𝗲 𝘀𝘂𝗿 𝗹𝗲𝘀 𝗺𝗮𝗻𝗶𝗳𝗲𝘀𝘁𝗮𝗻𝘁-𝗲𝘀 𝗼𝘂 𝘀𝘂𝗿 𝗹𝗲𝘀 𝗷𝗲𝘂𝗻𝗲𝘀 𝗱𝗮𝗻𝘀 𝗹𝗲𝘀 𝗾𝘂𝗮𝗿𝘁𝗶𝗲𝗿𝘀 𝗽𝗼𝗽𝘂𝗹𝗮𝗶𝗿𝗲𝘀.

Antoine, conseiller municipal à Bordeaux de 2020 à 2022, avait demandé à la mairie qu'elle interdise symboliquement l'usage des LBD et des grenades sur son territoire.

M. Hurmic avait alors refusé.

𝗗𝗲𝘂𝘅 𝗮𝗻𝘀 𝗽𝗹𝘂𝘀 𝘁𝗮𝗿𝗱, 𝗟𝗲 𝗺𝗮𝗶𝗿𝗲 𝗱𝗲 𝗕𝗼𝗿𝗱𝗲𝗮𝘂𝘅 𝘃𝗶𝗲𝗻𝘁 𝗱'𝗮𝗿𝗺𝗲𝗿 𝗹𝗮 𝗽𝗼𝗹𝗶𝗰𝗲 𝗺𝘂𝗻𝗶𝗰𝗶𝗽𝗮𝗹𝗲, 𝗼𝘂𝘃𝗿𝗮𝗻𝘁 𝗹𝗮 𝘃𝗼𝗶𝗲 𝗮̀ 𝘂𝗻𝗲 𝗲𝘀𝗰𝗮𝗹𝗮𝗱𝗲 𝗱𝗲 𝗹𝗮 𝘃𝗶𝗼𝗹𝗲𝗻𝗰𝗲.

Cette violence, Antoine et tous les mutilés en garderont trace toute leur vie, leur vie qui bien souvent a complètement basculé.

𝗚𝗶𝗹𝗲𝘁𝘀 𝗝𝗮𝘂𝗻𝗲𝘀 𝗱𝗲 𝗕𝗼𝗿𝗱𝗲𝗮𝘂𝘅 𝗲𝘁 𝗱𝗲𝘀 𝗲𝗻𝘃𝗶𝗿𝗼𝗻𝘀, 𝗺𝗶𝗹𝗶𝘁𝗮𝗻𝘁-𝗲𝘀, 𝗮𝘀𝘀𝗼𝗰𝗶𝗮𝘁𝗶𝗳𝘀/𝘃𝗲𝘀 𝗼𝘂 𝗰𝗶𝘁𝗼𝘆𝗲𝗻-𝗻𝗲𝘀 𝗰𝗼𝗻𝗰𝗲𝗿𝗻𝗲́-𝗲𝘀, 𝘃𝗲𝗻𝗲𝘇 𝗻𝗼𝗺𝗯𝗿𝗲𝘂𝘅/𝗲𝘂𝘀𝗲𝘀 𝘀𝗼𝘂𝘁𝗲𝗻𝗶𝗿 𝗔𝗻𝘁𝗼𝗶𝗻𝗲 !

Solidairement,
𝗟𝗲𝘀 𝗠𝘂𝘁𝗶𝗹𝗲́-𝗲𝘀 𝗽𝗼𝘂𝗿 𝗹'𝗘𝘅𝗲𝗺𝗽𝗹𝗲
𝗟𝗲 𝗰𝗼𝗹𝗹𝗲𝗰𝘁𝗶𝗳 𝗖𝗼𝗻𝘁𝗿𝗲 𝗟𝗲𝘀 𝗔𝗯𝘂𝘀 𝗣𝗼𝗹𝗶𝗰𝗶𝗲𝗿𝘀 - 𝗖.𝗟.𝗔𝗣𝟯𝟯
𝗥𝗲́𝘀𝗲𝗮𝘂 𝗱'𝗘𝗻𝘁𝗿𝗮𝗶𝗱𝗲 𝗩𝗲́𝗿𝗶𝘁𝗲́ 𝗲𝘁 𝗝𝘂𝘀𝘁𝗶𝗰𝗲
𝗕𝗼𝗿𝗱𝗲𝗮𝘂𝘅 𝗘𝗻 𝗟𝘂𝘁𝘁𝗲𝘀

Source : message reçu le 3 décembre 18h