vendredi 16 mars 2012 à 20h30

Réunion Publique: Face à la montée de l'extrême-droite et de la xénophobie d'Etat, quelles réponses anticapitalistes et internationalistes ?

Organisé par le Nouveau Parti Anticapitaliste 33.

Avec André Déchot, coauteur de La Galaxie Dieudonnée

Avec la campagne des élections présidentielles sur fond d'aggravation de la crise, la lutte contre l'extrême-droite devient des plus urgentes. Tentant de se parer d'un visage plus "respectable", M. Le Pen défend toujours la même idéologie, celle de son père, fondée sur les préjugés racistes, sexistes, homophobes pour défendre une politique antisociale au service des plus riches !

Profitant du rejet d'une large fraction de la population de tous les partis qui se sont succédé au pouvoir depuis 20 ans et qui portent la responsabilité de la crise actuelle, M. Le Pen tente d'apparaitre aujourd'hui comme une candidate "anti-système".

Mais c'est une imposture ! Il n'y a qu'à voir les propres déclarations du FN dans la campagne : après avoir dénoncé les grévistes lors de la lutte des retraites contre la loi Woerth-Sarkozy, le FN soutient la retraite par capitalisation. Sur les 35h, il reprend les mêmes déclarations démagogiques du gouvernement pour dire que les salariés ne travaillent pas assez. Bref, lui aussi veut baisser le « coût du travail » pour augmenter la part des actionnaires. Quant aux services publics, le FN veut « alléger le poids de l'Etat, et le ramener à ses fonctions régaliennes »… soit la police, la justice et l'armée… et le reste, dans le privé ! Ce qui signifie que la santé ou l'éducation seront réservées à ceux qui pourront payer !

Malgré les opérations de communication, le projet politique du FN n'a pas changé, y compris ses relations avec une série de groupuscules d'extrême-droite. De fait, la banalisation de M. Le Pen renforce des groupes tels que le Bloc Identitaire qui vient d'inaugurer un local sur Bordeaux. Après l'attribution par M. Juppé de l'église St Eloi à une association de catholiques intégristes, voilà maintenant un groupuscule fascisant, prônant "l'Europe blanche" qui compte avoir pignon sur rue sur la ville.

Quand l'UMP court après le FN...

Mais la montée de ces idées réactionnaires est aussi le produit de la fuite en avant de la droite au pouvoir, cherchant par tous les moyens à siphonner les voix du FN, comme Sarkozy avait pu le faire en 2007. Son discours de plus en plus populiste sur la « France forte », sur « l'insécurité », contre les chômeurs accusés d'être des « assistés », comme les provocations de Guéant sur « les civilisations qui ne se valent pas », renvoient aux mêmes méthodes que l'extrême-droite : la provocation, la politique du bouc-émissaire dans le but de diviser les classes opprimées en agressant les plus faibles. Un des enjeux de la campagne est de retourner cette politique pourrie contre leurs instigateurs.

Face à l'extrême-droite, une perspective anticapitaliste et internationaliste

Mais Le Pen profite aussi de la dérive nationaliste actuelle, venant de tous ceux qui veulent masquer leur impuissance à s'en prendre aux vrais responsables de la crise. A droite comme à gauche, les discours en appelant à la France contre l'Allemagne se multiplient, comme ceux qui s'en prennent au peuple grec pour le rendre responsable de la crise actuelle, alors que celui-ci est étranglé par des banques françaises qui récupèrent des milliards des plans d'aide européens.

Ce terrain du nationalisme ne peut que profiter à M. Le Pen, qui va au bout de tous les préjugés en revendiquant son "modèle patriotique", véritable caserne pour toute la population !

Sa seule politique, c'est de tenter de nous dresser les uns contre les autres : travailleurs français contre immigrés, chômeurs contre ceux qui ont un emploi, salariés du privé contre ceux du public, etc. au moment même où le gouvernement et les plus riches s'attaquent à nous tous pour nous faire payer leur crise au prix fort !

Face à l'extrême-droite, il nous faut au contraire avancer une autre perspective, celle de la solidarité des peuples et de la démocratie des 99 % qui font tourner la société, contre ces 1 % de financiers, d'actionnaires, de banquiers, et contre la concurrence des capitalistes et toute forme de nationalisme. C'est le sens même de la campagne de Philippe Poutou, celui d'affirmer la solidarité des peuples, des opprimés, face aux vrais responsables de la crise actuelle, les capitalistes et les gouvernements qui les servent !

Athénée Municipale Vendredi 16 mars, 20H30

Source : http://www.npa33.org/Face-a-la-montee-de-l-ex
Source : message reçu le 14 mars 13h