mercredi 30 avril 2014 à 20h30

Kabaret Politik #6 : Engagement et résistance à Bordeaux présenté par l'UPB

« Sommes-nous condamnés dans une ville de droite? »

Bordeaux, belle endormie puis ville mannequin, tu étais de droite et tu le restes, vieille bourgeoise. Je ne t'en veux pas vraiment. Tu n'es pas de cette droite dure de l'est, tu restes toujours dans cette modération typique de la bourgeoisie terrienne. Un proverbe paysan avec un collier de perle, voilà ce que tu es.

Même ton vin, dont tu te gargarises, n'arrive plus à me saouler. Tes étiquettes de château aux lettres dorées, je ne les supporte plus. Plutôt mourir que finir d'une cyrose Bordelaise. Ma jaunisse aurait bon goût. Vieille bourgeoise.

Tu es une ville de notable et tu veux être dirigée par l'un deux. A chaque fois que le pouvoir vacillait à Paris, tu te retrouvais capitale provisoire. D'où tes rêves de grandeur, peut-être ? Tu en as même copié les atouts. Ô les beaux immeubles du triangle d'or, ce n'est pas du Hausmann mais c'est tout comme! Vieille bourgeoise.

Tes citoyens et citoyennes ont réélu le même magistrat. Qui en aurait douté ? Là est le problème. Bordeaux est une ville conservatrice. Ce n'est pas un jugement de valeur. Elle reste rétive au changement. On dit qu'il n'existe pas en France de courant politique conservateur. Si, si, si, il est ici !

La gauche a encore fait chou blanc lors de ces élections. V'là la déculotté. Tarte dans sa gueule, gardez la monnaie, allez les enfants, quelques euros pour vous acheter des billes, laisser les grands gérer la cité. Et moi qu'ai-je fait pour empêcher ce camouflé ?

Ah aux nationales, je me rassure. Bordeaux vote socialo, allo, halo, à l'eau. Mais la commune, merde ! C'est la cellule politique originelle. Une dimension où la distance entre la décision politique et la réalisation leur (c'est qui leur? ) permet encore de se regarder en face. M'as tu donc menti ?

La démocratie est constituée autour de cette idée d'alternance. La potentialité que par une bataille politique pacifiée, la minorité devienne la majorité. Non, non,non, deux maires et demi depuis 1947 et du même bord. Mais bordel, qu'avons-nous fait pour mériter ça ? Moi, j'ai rien fait. Je me sens coupable, mais non responsable. Évidemment, je n'ai pas voté. Cela aurait été trop facile.

Oh je sais, il y aussi la démocratie du quotidien. Les conseils de quartier, les forums sociaux, les participiales. Je n'y vais pas non plus. Je n'y crois. Fantasme de démocratie directe, la servitude volontaire façon gospel.

Que faire ? Comme disait l'autre, un peu plus à l'est.

Déjà nous pouvons nous rassembler dans un lieu agréable, où l'on peut parler fort, boire et manger, puis parler encore plus fort. Mais aussi s'écouter. C'est important l'écoute. Il y aura des gens de l'Université Populaire de Bordeaux qui seront là pour animer tout ça et séparer ceux et celles qui ont parlé un peu trop fort.

Le Kabaret PolitiK # 6, c'est mercredi, au Chicho, de 20h30 à 23h, et c'est déjà pas mal.

Source : http://upbordeaux.fr/Evenements
Source : message reçu le 24 avril 23h