jeudi 12 juin 2014 à 20h30

Projection : "The Ugly One"

JEUDI 12 JUIN À 20H30
Cinéma Utopia
5 Place Camille Jullian, Bordeaux
Tarif : 6,50 € ou ticket d'abonnement


THE UGLY ONE
Un film d'Éric Baudelaire
D'après une histoire de Masao Adachi

France/Liban, 2013, vo arabe et japonaise stf, 1h41
Avec Rabih Mroué, Juliette Navis et la voix de Masao Adachi.

Cette séance entretient une certaine correspondance avec celle du 15 mai dernier, car il y est aussi question d'engagement politique et du cinéma comme acte militant radical.
Avec ce long métrage de fiction, Éric Baudelaire poursuit le sillage du documentaire L'ANABASE DE MAY que nous avions présenté l'an dernier à Utopia, retraçant l'épopée politique et personnelle de l'Armée Rouge Japonaise.

Entre Tokyo et Beyrouth, l'itinéraire d'une frange radicale de la gauche révolutionnaire y était raconté par Masao Adachi. Réalisateur légendaire au Japon, scénariste pour Nagisa Oshima et Koji Wakamatsu, il a rejoint l'Armée Rouge Japonaise pour soutenir la cause Palestinienne en 1974. Il est un cinéaste clandestin sans images, car celles qu'il tourna au Liban furent détruites pendant la guerre.

Arrêté et incarcéré en 1997, puis extradé en 2001 au Japon, aujourd'hui interdit de sortie de territoire après deux années de prison, Adachi s'est vu proposer un processus de création répondant à son désir de retourner au Liban sans pouvoir le concrétiser physiquement. Adachi scénarise depuis le Japon, Baudelaire se réapproprie le script et le met en images à Beyrouth. Le film qui en résulte a été tourné en 12 jours sous la contrainte de la distance entre ces deux pôles, explorant le rapport entre récit et réel, l'écart entre scénario et tournage, brouillant la notion "d'auteur".

Il y est question d'un homme et d'une femme, ballotés entre le présent et la reconstitution d'un passé incertain, duquel surgissent les contours d'une relation sentimentale et de l'implication commune dans une faction révolutionnaire armée. Progressivement, on découvre la dynamique interne du groupe, ses tensions palpables et le spectre lancinant d'une opération malheureuse.

Le titre du film provient d'une histoire racontée par Masao Adachi : "Ils ne connaissaient pas mon nom japonais. Alors sur les avis de recherche, la police a mis mon nom arabe de combattant, Nabil, et a ajouté sous ma photo : the ugly one ("le laid")."


Beyrouth "qui pleure", 2013, in The Ugly One

Source : http://monoquini.net/blog/index.php?/en-cours
Source : message reçu le 1 mai 20h