samedi 9 octobre 2010 à 14h
La soupe aux choux
L'association Casse-Muraille vous invite sur la prairie Bel Air (rue Pompidou à Talence) pour planter choux, poireaux, pois et fèves, le samedi 9 octobre à partir de 14h.
Le casse-muraille (Saxifraga granulata) est le nom d'une petite plante vivace à feuilles basales et petites fleurs blanches qui se contente fort bien des murs et éboulis pierreux pour se développer. Cette plante est symbolique de cette nature en ville qui profite des moindres interstices, même les plus ingrats, pour pousser, nourrir les insectes pollinisateurs et égayer ainsi notre environnement urbain.
Les récentes ventes et constructions immobilières sur des espaces appartenant antérieurement à la commune de Talence, en particulier la prairie communale de Bel Air, ont amplifié le besoin urgent d'une réflexion globale sur les logiques d'urbanisation dans notre ville. Au delà de l'aspect d'opérations immobilières, l'urgence sociale et environnementale, les deux étant indissociablement liées, motive notre volonté de voir les logiques d'urbanisation en place changer radicalement.
Les changements climatiques, les questions sur l'approvisionnement futur en énergie et en nourriture de nos villes hyper-denses, ainsi que la diminution rapide de la biodiversité font craindre de grandes difficultés d'adaptation pour nos sociétés urbaines dites modernes. La réponse apportée par certains est purement liée à un pari technologique audacieux, parfois fort hasardeux, mais aussi le plus souvent coûteux et non démocratique. Une autre réponse est de reprendre notre autonomie citoyenne, de réacquérir les techniques qui permettront une réponse humaine aux défis futurs, de parier plutôt que c'est par le partage des ressources et l'organisation sociale de nos sociétés que passe l'avenir de l'humanité. Ceci nécessite donc de repenser l'organisation de nos villes comme Talence, en réfléchissant comment localement et collectivement nous pouvons assurer une certaine autonomie alimentaire et énergétique des villes, par exemple en réassociant le développement urbain avec celui des campagnes avoisinantes, en repensant les besoins en espaces verts et naturels de proximité, en renforçant les réseaux sociaux locaux et trans-communaux, et enfin, en dotant chaque citoyen de la capacité à répondre aux changements annoncés. Cette réflexion se place résolument dans le mouvement des villes en transition qui a émergé récemment au Royaume-Uni.
Une autre raison est peut-être plus profonde mais néanmoins essentielle à long terme. Elle interroge le fonctionnement actuel de nos sociétés occidentales. C'est le lien que nous entretenons avec la nature et son refoulement perpétuel loin de notre quotidien. Au-delà de toute vision utilitariste, nous pensons aussi que le sens et le bonheur de nos vies dépendent des relations que nous entretenons avec tous les êtres vivants. En somme, la violence que nous exerçons sur notre environnement, c'est sur nous-mêmes et nos rapports sociaux que nous l'exerçons. Ainsi, la sauvegarde de la nature n'est pas uniquement dans la protection d'une nature sauvage cantonnée à des refuges inaccessibles à l'activité humaine, mais dans le quotidien de nos villes.
En ce début de 21ème siècle, où désormais la majorité des humains réside dans les villes, il s'agit donc d'inventer des villes qui accueillent cette nature, permettent aux habitants de s'y ressourcer, de recréer les liens avec les espaces naturels et cultivés qui nous nourrissent, tant physiquement qu'intellectuellement, et de prendre définitivement conscience que notre avenir est intimement connecté aux autres organismes vivants.
renseignements: http://dazibao.talence.over-blog.com
Source : message reçu le 7 octobre 08h