mercredi 4 mars 2015 à 20h30

"Kabaret Politik" - illusions

D'illusions dérisoires en dérisions illusoires, Gérard Naque vous promet la grande illusion… ou presque ce Mercredi 4 Mars dès 20h30 au El chicho pour un nouveau « Kabaret Politik » proposé par l'Université populaire de Bordeaux sur le thème … devinez pour voir ?!

L'illusion et oui !!!

Avec un discours décalé de la traditionnelle posture du magicien et une mise en scène participative sous forme de conférence scientifico-loufoque, ce personnage « sympathétique » utilise la magie pour questionner la notion d'illusion au quotidien.
En pleine période de questionnement sur le bien fondé du fameux-fumeu TAFTA, il nous parait important de vous titiller le cerveau sur ce point, quand on sait que la plupart des penseurs critiques de la croissance, tels, en France, André Gorz et l'économiste Serge Latouche, se demandent comment il serait possible de traduire l'idée de décroissance sur le plan politique mais reconnaissent leur incapacité à le faire en l'état des choses. Avant eux, Jacques Ellul a fait de cette incapacité même un objet d'étude, notamment dans son livre L'illusion politique, paru en 1965. Latouche considère qu'il n'est possible de penser la décroissance en termes politiques qu'au prix d'une "décolonisation de l'imaginaire" passant par une démystification radicale de la société de consommation. Celle-ci ne s'exprime pas seulement par le discours théorique mais aussi par des actions, en particulier le mouvement antipub.

Les décroissants tentent de démontrer qu'il est illusoire de s'imaginer qu'une dématérialisation des activités humaines (par exemple le télétravail) est susceptible de réduire la nocivité de la croissance sur la biosphère et ainsi résoudre le problème de la crise environnementale : "la consommation des centres de données dépasse celle du trafic aérien, une recherche sur Google produit autant de CO2 que de porter à ébullition de l'eau avec une bouilloire électrique".
Pour les décroissants, l'arrêt de la croissance sera, tôt ou tard, imposé par la raréfaction des ressources naturelles, en particulier des ressources en énergie (pétrole, gaz, charbon et uranium). Selon Yves Cochet, "On n'a pas à choisir si l'on est pour ou contre la décroissance, elle est inéluctable, elle arrivera qu'on le veuille ou non". Il s'agit donc de la choisir dès maintenant afin d'enrayer les risques qui peuvent survenir dans un futur assez proche : pénuries, dépassement des pics de l'énergie et tensions géopolitiques qui pourraient en découler, ou d'attendre que ces événements arrivent pour la choisir. C'est dans cette logique qu'ils critiquent vivement la partie de la classe politique contemporaine qui considère la croissance comme la solution aux problèmes actuels de société.

La majorité des objecteurs de croissance provient des diverses familles des gauches. Elle croise les réflexions des milieux antiproductivistes, elle s'inscrit aussi dans la mouvance du Buen-vivir (Bien vivre) au sens de l'Amérique du Sud. Les objecteurs de croissance sont aussi très actifs dans les milieux qui prônent l'adoption d'un revenu social inconditionnel. Le journal La vie est à nous ! / Le Sarkophage travaille depuis 2007 à cette convergence des gauches objectrices de croissance et amoureuses du bien vivre, selon la formule de Paul Ariès.

Vous avez tout le week-end pour y réfléchir, et venir partager vos idées ce Mercredi 4 Mars dès 20h30 pour quelques ateliers de magie donnés par Gérard Naque avant d'entamer les traditionnels débats mouvants et autres micros libres.

À très vite !