jeudi 14 janvier 2016 à 19h

Université Populaire de Bordeaux

Chaire d'éthique et travail social

Avec Jacques Berton, Formateur IRTS Aquitaine, Docteur en Sciences de l'Education

Entrée libre et gratuite, sans inscription

Cette séance sera animée par Jacques Berton, Formateur IRTS Aquitaine, Docteur en Sciences de l'Education. Il est auteur de « Clinique et formation des éducateurs spécialisés » (Presses universitaires de Sainte Gemme, 2013) et « Ecrire sa pratique professionnelle » en co-direction avec D.Millet (Seli arslan, 2014)

Une question se pose constamment dans l'agir des travailleurs sociaux : « Est-ce bien, est-ce mal ? ». Elle est même première chez les débutants, avec l'espoir d'un jugement qui pourrait départager et surtout protéger du mal. Dans nos métiers, on se confronte à la question de la « justesse de l'acte ». Nous posons des actes, mais comment, avec quelle certitude ? Nous ne pouvons nous passer de l'éthique, une éthique de l'agir où il nous faut se confronter à l'incertitude, à la surprise, aux dilemmes, aux paradoxes, au bien et au mal. Le travailleur social est amené la plupart du temps à prendre ses décisions dans des situations souvent paradoxales où une multiplicité de questions se posent : Que faire des sentiments dans un métier ? Comment agir humainement dans des milieux qui tendent à se déshumaniser ? Comment maintenir un souci de l'autre aux prises avec des normes qui risquent de l'exclure ?

L'éthique a donc un rapport étroit aux valeurs et aux pratiques, et plus précisément avec l'acte. « Éthique et pratique sont indissolublement liées » disait Françoise Dolto. L'éthique s'éprouve dans l'acte et c'est pour cela qu'elle est considérée comme une sagesse pratique susceptible de s'adapter à la situation.

On peut dire sans ambages que, dès qu'un professionnel réfléchit sur le sens de sa pratique, dès qu'il se demande pourquoi ou pour quoi il fait ce qu'il fait, alors il entre déjà dans l'éthique. Mais cette posture sans cesse chahutée requiert un véritable travail. Celui tout d'abord de l'attention, c'est-à-dire d'une sensibilité volontaire à ce qui nous entoure. Celui toujours difficile, d'une remise en cause de soi-même ainsi que de tout appareillage identitaire, travail théorique et psychologique bien sûr, mise en question de la pratique bien entendu. Ce n'est pas simple mais pourtant nécessaire si l'on veut sortir de la logique de l'utilité et de l'efficacité à laquelle n'appartient certainement pas l'éthique et qui est pourtant l'apanage de la tendance gestionnaire qui emporte l'ensemble du secteur sanitaire et social et médical.

L'enjeu éthique est de parvenir à dessiner, esquisser les limites toujours fluctuantes d'un espace dans lequel autrui puisse troubler, rompre notre « quant à soi » toujours empreint de raison théorique, de soif identitaire.

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Qu'est-ce qu'une chaire ?

Les connaissances élaborées au sein de l'Université sont et doivent rester un bien public.

En créant un espace où chacun peut y accéder gratuitement et sans inscription l'UPB entend diffuser des savoirs et des savoirs critiques permettant la compréhension et l'analyse de l'actualité sociale et culturelle. Nous affirmons par-là que détenir et maîtriser un certain nombre de connaissances est une des conditions de l'exercice de la citoyenneté et de la démocratie.

Une chaire, c'est donc une carte blanche laissée à un.e professeur.e d'université ou un.e spécialiste qui enseigne sa spécialité, sur une ou plusieurs séances, de façon bénévole.

Pour le public, il s'agit d'avoir accès à des savoirs habituellement confinés à l'université. Nous veillons à ce que ces conférences classiques offrent une progression et soient accessibles au plus grand nombre, afin de permettre une appropriation des contenus académiques.

Pour l'enseignant.e, c'est l'occasion de sortir des murs de la faculté, de rencontrer un public différent, de décliner autrement ses cours et d'en débattre le fond par la présence systématique d'un temps d'échange avec les auditeurs.trices.

Chaque intervenant.e expose son propos pendant 1h30. S'en suit un échange avec la salle pour que cette dernière puisse demander des précisions, réagir, témoigner.

Chaque séance fait l'objet d'un enregistrement audio qui peut être réécouté sur notre site internet : www.upbordeaux.fr

Source : message reçu le 2 octobre 12h