jeudi 1er février 2018 à 11h
Manifestation et AG contre le Plan étudiants et Parcoursup
9h30 : AG sur le parvis de l'université Bordeaux Montaigne
11h : rassemblement Place de la Victoire avec les lyceen.n'es et les enseignant.e.s du secondaire
12h : Départ de la manif ((parcours : Victoire, Pey-Berland, Cours Alsace-Lorraine, Quais, Victor Hugo, cours Pasteur, Place de la Victoire).
Après la manifestation, AG interfédérale à la Bourse du Travail.
Le 1er février, agissons pour une université ouverte
Du plan étudiant à la plateforme Parcoursup : l'instauration de la sélection !
CGT-FERC, FNEC FO, FSU, SGL, Solidaires étudiants, SUD éducation, UNEF, UNL
Ce mois de janvier est celui de la mise en place dans les universités et les lycées de la plateforme « Parcoursup », et ceci alors que la réforme n'a pas encore été votée par les sénateur·trices et n'est donc pas adoptée !
Les attendus nationaux, déclinés en attendus locaux sont rédigés dans la précipitation et sans consultation réelle des enseignant·es concernés, ni des instances des universités. Ceux-ci vont pourtant être déterminants pour l'accès des bachelier·es aux formations post-bac et pour les réorientations des étudiant·es en cours de Licence. Dans de nombreux cas, ils vont bloquer l'accès des jeunes aux filières de leur choix, leur imposer des remises à niveau qui ne sont pas encore connues ou organisées, mais aussi décourager les candidatures, en particulier des élèves les plus en difficulté. Dans de nombreux cas, la mise en place de capacités d'accueil, la croissance du nombre de bachelier et la multiplication des vœux (non hiérarchisés) vont transformer la quasi-totalité des filières ouvertes en filières sélectives.
La procédure d'émission des vœux et d'affectation semble aujourd'hui extrêmement complexe, voire irréalisable. La limitation à 10 vœux, l'absence de hiérarchisation des vœux, le calendrier d'affectation, vont générer d'énormes difficultés à la fois pour les services universitaires et pour les jeunes et leurs familles. Nous craignons que de nombreux bachelier·es restent sans affectation jusqu'à la dernière phase, celle où le recteur leur fera une proposition d'affectation dans une filière dans laquelle il reste des places vacantes mais en dehors de leurs dix vœux. Proposition à laquelle il faudra répondre sous 24 heures !
Rapidement la mission Mathiot, sur la réforme du baccalauréat et de l'enseignement au lycée, va rendre son rapport. Il n'y a pour l'instant pas d'informations concrètes en dehors des fuites dans la presse. Toutefois, celle-ci risque d'entériner la fin du baccalauréat comme diplôme national et 1 er grade universitaire, la réduction du nombre d'épreuves terminales et des horaires disciplinaires.
Nous craignons que cette réforme ne renforce les inégalités territoriales et sociales et nos organisations alertent les personnels, les jeunes et les familles sur la nécessité de réagir rapidement aux premières annonces ministérielles si elles confirment bien ces craintes.
Depuis l'annonce du Plan étudiant par le ministère, notre interfédérale a fait part de son opposition à la réforme, toutes les craintes exprimées depuis cette annonce se révèlent fondées. Cette réforme instaure de fait une sélection pour l'accès à l'université d'une partie des jeunes et à terme pour toutes et tous.
Pour la stopper, empêcher l'instauration de la sélection, conserver un baccalauréat garantissant l'accès de toutes et tous les bachelier.es sur tout le territoire aux filières post bac et auxétablissements de leur choix, empêcher une réforme du bac et du lycée qui soit un outil au service de la mise en place de cette sélection, il faut nous mobiliser.
C'est pourquoi nos organisations réaffirment :
- La nécessité de travailler tout au long du parcours au lycée à une orientation choisie, construite, accompagnée et évolutive avec les moyens humains et financiers nécessaires.
- Le maintien du baccalauréat comme diplôme national et 1er grade universitaire, garantissant l'accès de tous les bacheliers sur tout le territoire aux filières post bac et aux établissements de leur choix.
- L'exigence d'ouverture massive de places supplémentaires en 1er cycle post bac et le refus de toute sélection à l'entrée à l'université.
- Le refus de l'instauration de blocs de compétences en lieu et place des diplômes et des qualifications.
- L'abandon du projet de loi sur 1er cycle post bac et du plan «étudiants» qui l'accompagne, condition pour permettre une réforme ambitieuse qui garantisse le libre accès de chacun au supérieur.
Sur cette base, elles appellent les lycéen·nes, les étudiant·es, les personnels des universités et des lycées à se mobiliser le jeudi 1 er février 2018, à se réunir, dès maintenant, en assemblée générale pour débattre des réformes, à se mobiliser sous toutes les formes décidées collectivement, y compris par la grève le 1 er février, dans les universités et les lycées pour alerter sur les dangers des réformes en cours.
Une nouvelle interfédérale se tiendra le 1 er février au soir pour proposer des suites à cette journée de mobilisation.
- Une demande d'audience intersyndicale a été déposée auprès du Recteur de Paris, chancelier des Universités et coordonnateur des trois académies d'Île-de-France.
- Un préavis de grève couvrant toutes les catégories de personnels a été déposé pour le 1 er février.
Lien : https://paris.demosphere.net/rv/59491
Source : message reçu le 18 janvier 19h
Source : message reçu sur Prep.Coord.Nat le 24 janvier 23h
Source : http://sudeducation75.org/spip.php?article967
Retrait de la plateforme Parcoursup
et du projet de loi relatif à l'orientation et à la réussite des étudiants (ORE)
Appel unitaire
Nous, étudiant.e.s, membres du personnel de l'enseignement supérieur et secondaire, réuni.e.s le 20 janvier 2018 à la Bourse du Travail de Paris, réaffirmons que la réforme mise en place à marche forcée par la ministre Frédérique Vidal, alors que le projet de loi est encore en discussion devant le Parlement, ne se limite pas à la « correction » d'une lacune dans le système APB : cette réforme met en place les conditions d'une compétition et d'un classement entre élèves, enseignants, formations, universités et territoires. Les propos de la ministre devant la commission « Culture, Éducation, enseignement supérieur et recherche » du Sénat laissent clairement entendre que le projet de loi ORE est pensé et imposé en lieu et place d'un investissement massif de moyens à hauteur de l'enjeu que représente l'Université pour le pacte républicain. Si le président de la République a pu dire qu' « il faut en finir avec le mythe de l'université pour tous », ce n'est assurément pas à lui de décider de cela. L'université publique française est fondée sur l'accès de droit à tout titulaire du bac, sur des frais d'inscription contenus et fixés nationalement, sur l'égalité entre établissements et sur le cadrage national des diplômes. Tous ces principes sont remis en cause par le projet de loi ORE et par la mise en place de Parcoursup. Ceci rend possible à moyen terme une augmentation des frais d'inscription, l'endettement des étudiants et la privatisation de filières complètes de l'enseignement supérieur public. S'opposer à cette loi par tous les moyens légaux est une ardente obligation : il y va de l'égalité de toutes et tous pour l'accès à la connaissance, à la formation et à la culture.
Voilà pourquoi nous appelons :
1. à ne pas répondre aux injonctions de mise en oeuvre d'une procédure prévue par une loi non encore votée. L'éthique du fonctionnaire engage à refuser les ordres illégaux. Nous appelons aussi à saisir les tribunaux administratifs contre toute décision prise dans les établissements en dehors du cadre démocratique de vote dans les conseils centraux.
2. à défendre le baccalauréat comme premier grade universitaire fondé sur des épreuves anonymes en fin de terminale. Nous appelons, avec les collègues du secondaire mobilisés contre la réforme du Bac et pour le retrait de Parcoursup, à ne pas participer à la mise en place de la réforme, en donnant des avis positifs à tous les élèves. Nous appelons les parents d'élèves à interpeler sur ce point leurs représentants, les directions des lycées et les élus de la nation.
3. à investir immédiatement dans l'université le milliard par an dont la nécessité est reconnue depuis longtemps par tous : les 6 milliards du crédit impôt recherche est la preuve que l'argent est disponible pour l'université, sans porter atteinte aux équilibres budgétaires nationaux.
4. à la réunion d'une Coordination nationale de l'éducation samedi 27 janvier 2018.
5. à participer massivement à la journée nationale de grève et de mobilisation du 1er février.
Appel adopté à l'unanimité
Tu veux faire des études en fac ?
Voila ce qui va t'arriver
(Ce tract a été rédigé par des étudiant.e.s et des profs de fac pour t'alerter sur les mensonges de la propagande gouvernementale sur ton «orientation» post-bac)
Avant 2018 : n'importe qui pouvait s'inscrire à la FAC de son secteur, simplement avec un BAC. Mais comme il n'y avait pas de place pour tout le monde, il y a eu des cas de tirage au sort.
Usant de ce pretexte, cette annee Macron veut remplacer le tirage au sort par la selection. avec la nouvelle procédure d'inscription parcoursup, tu ne pourras plus t'inscrire dans la fac de ton choix avec simplement un BAC.
Il manque 10 universités en France pour former les jeunes générations. Depuis longtemps le gouvernement veut introduire la selection à l'entrée en fac parce qu'il ne veut plus investir dans l'éducation pour tou.te.s.
Créer suffisemment de facs serait pourtant la seule manière d'éliminer le tirage au sort.
Depuis des mois le gouvernement fait campagne dans la presse pour une selection deguiée.
Pour décider de ton avenir, ce sera le conseil de classe qui va te coller une étiquette dans le dos à partir d'un dossier et ce sera : oui, oui si, en attente... ou carrément NON (dossier jugé insuffisant).
A partir de quels critères ?
- Si tu veux faire de l'anglais on vérifiera que tu as voyagé.e (avis aux plus riches!),
- Si tu veux faire du droit il faudra que tu te sois inscrit.e à un module de «découverte du droit», (Super! ce module ne sera pas disponible dans tous les lycées)
- Si tu veux faire de l'histoire ou de la biologie : inutile de te présenter avec un bac pro ou techno, etc...
En fait ces critères sont bidons, c'est fait pour virer le plus de monde possible des facs en triant les lycéen.ne.s selon des critères sociaux (bon lycée/mauvais lycée) pour ne pas leur donner de diplôme. C'est une manière de te ficher de façon définitive pour devenir tout de suite esclave chez Amazon, Uber, Deliveroo...
Ceux ou celles qui n'auront pas eu d'affectation auront une affectation imposée dans n'importe quelle fac,
Ceux ou celle qui ne sont pas content.e.s devront se payer des études tres cheres dans l'enseignement prive et payant pour avoir un diplôme.
La fac est payée par les impôts de tout le monde.
On n'a pas le droit de t'interdire l'accès en fac. La fac doit rester libre et gratuite pour tou.te.s.
Ta fac te prend pas, prends la rue!
1 er fev/manif/place Jussieu-14h
Source : message reçu sur Prep.Coord.Nat le 29 janvier 10h
Lycée, bac, sélection à l'université
SUD éducation
Vers un lycée à la carte
Le rapport Mathiot préconise d'en finir avec les filières pour instaurer un lycée semestrialisé et modulaire avec 9 parcours de majeures. Sous couvert d'une liberté de choix, ce qui est imposée c'est l'orientation précoce dès la 2nde, l'accentuation du déterminisme social et des inégalités territoriales, la fin de la notion d'équipe pédagogique puisque le groupe classe disparaît.
Casse du bac national
Le bac réformé ne comportera plus que 4 épreuves terminales, ce qui l'oriente vers un diplôme « maison » dépendant de l'établissement, cassant ainsi sa valeur nationale. Avec le contrôle continu, l'évaluation des élèves deviendra de plus en plus source de tension avec les élèves et leurs familles et il sera beaucoup plus difficile de la faire correspondre à des enjeux formatifs et pédagogiques.
Sélection à l'entrée de l'Université
Dès cette année, le bac ne sera plus suffisant pour accéder à l'université. Lettres de recommandations, engagements associatifs (et pourquoi pas relevé de compte bancaire des parents ?) seront demandés par les Universités. Organiser la pénurie pour instaurer la sélection : c'est le sale coup de ce gouvernement. Lycée modulaire + bac local + sélection : l'université ne comptera même plus les 11 % d'enfants d'ouvriers/ères qui y étudient actuellement.
Défendre une éducation égalitaire
SUD éducation appelle à construire la riposte dès maintenant.
Les fédérations syndicales FERC-CGT, FNEC-FP FO, FSU, SGL, SUD éducation, Solidaires étudiant-e-s, Unef, UNL, UNL-SD appellent les lycéen·nes, les étudiant·es, les personnels des universités et des lycées à se mobiliser le jeudi 1er février 2018, à se réunir, dès maintenant, en assemblée générale pour débattre des réformes, à se mobiliser sous toutes les formes décidées collectivement, y compris par la grève le jeudi 1er février, dans les universités et les lycées.
1er février : contre la sélection, bloquons nos lycées !
UNL - SD
Le 1er février, mobilisons-nous tou-te-s ensemble ! Contre la Sélection à l'Université, contre l'omniprésence de l'argent dans le système éducatif, contre la réforme du baccalauréat et du lycée à venir : l'UNL-SD se battra contre toutes ces mesures.
Ainsi, le 1er février est une journée d'action et de mobilisation nationale lancée par l'UNL-SD et les organisations syndicales de salarié-es, d'étudiant-es et de lycéen-nes.
Nous appelons au blocus, et ce partout où c'est possible. Nous devons nous faire entendre aujourd'hui. En 2018, plus que jamais, face à toutes les attaques, un seul mot : la Lutte.
Nous invitons tou-te-s les lycéen.ne.s qui le souhaitent à se joindre à cette action.
Source : message reçu sur Prep.Coord.Nat le 23 janvier 18h
Vers un lycée plus inégalitaire,
au service de la sélection à l'université
CGT éduc'action 93
Pierre Mathiot, chargé d'établir un rapport sur la réforme du baccalauréat et du lycée Général et Technologique, a remis son rapport. Conformément à nos craintes, ce rapport contient de nombreux axes que la CGT juge dangereux et qu'elle combat.
Sur le principe :
Cette réforme n'a pas été conçue comme une réflexion sur l'évolution du lycée pour améliorer la réussite de tou.tes les arrivant.es de collège. Elle a été construite à partir du projet de réforme de l'enseignement supérieur induisant une sélection à l'entrée de l'université. Ainsi, elle fait du lycée un lieu de préparation à l'université et organise le tri des élèves dès la fin de l'année de Seconde.
Nous ne disons pas que le tri n'existe pas dans le lycée actuel. Nous disons que cette réforme va l'accentuer. Comment ?
La transformation de la structure du lycée
Le projet entérine la mise en place de semestres dans lesquels les élèves pourront étudier des disciplines différentes : Le premier semestre de seconde aura un fort tronc commun et le second semestre de nombreux enseignements à choisir : Physique chimie, SVT, SES... par exemple. On l'a compris, le second semestre prépare l'orientation. Cette semestrialisation implique une refonte des Obligations Règlementaires de Service vers plus de flexibilité pour pouvoir imposer aux enseignant.es, par exemple, 16h hebdomadaires face à élèves un semestre et 20h un autre pour les certifié.es.
On s'attend aussi à une réduction ou une disparition de la distinction Général et Technologique, dans la structure mais pas dans la hiérarchisation des parcours. En effet, en Première, les élèves ne seront plus dans une filière. Le temps scolaire sera organisé en trois composantes :
- « Unité générale » soit un tronc commun (étroit)
- « Unité d'approfondissement » au choix des élèves : un couple de majeures (qui seront déterminantes et profilerons les groupes classes) choisir parmi une dizaine de possibilités, des mineures et des mineures optionnelles
- « Unité d'accompagnement » : sensé permettre orientation, travail en petit groupe, renforcement, remédiation... mais cet aspect reste très flou.
Ce mécanisme ne remet pas en cause l'effet de tri constaté dans les filières. Il va le reproduire et l'accentuer. Le rapport préconise d'ailleurs des regroupements de classe : les majeures scientifiques d'une part et les autres d'autre part. Vous trouverez en PJ le rapport Mathiot complet pour vous faire une idée plus précise de ce qui nous attend.
A la CGT, au contraire, nous militons pour un lycée unique et polytechnique ayant un large tronc commun et quelques éléments d'approfondissements pour permettre aux élèves de plus pratiquer ce qu'ils préfèrent sans pour autant abandonner les autres disciplines. Cela évite les orientations précoces, permet la construction d'une culture commune de haut niveau pour tou.tes les élèves et évite la hiérarchisation des filières. Cela passe bien entendu par la réduction des effectifs à 24 élèves par classe, du travail en petits groupes, et bien d'autres évolutions.
Réforme du baccalauréat
Ce qui reste :
- Epreuve anticipée de français en 1ère
- Epreuve finale de Philosophie en fin de Terminale
Ce qui change :
- Mise en place d'un grand oral, sorte de TPE « king size » que les élèves commenceront en première et qui sera évalué de façon individuelle en fin de terminale par deux enseignant.es et à première vue une troisième personne « de la société civile ». Sensé éduquer les élèves à l'autonomie et à la présentation à l'oral, nous voyons mal comment il se fera concrètement car les moyens humains nécessaires à cette mise en œuvre sont importants... dans un contexte d'austérité. Or, sans un vrai accompagnement individualisé, c'est la prime à l'héritage culturel familial !
- Les deux majeures seront évaluées en contrôle final... mais au retour des vacances de printemps... pour permettre aux universités de s'en servir pour sélectionner, si nécessaire, leurs élèves ! Habile !
- Le reste sera passé en contrôle continu dont on ne sait pas encore s'il s'agira du bulletin scolaire ou d'épreuves intermédiaires avec une banque nationale de sujets.
La conséquence en est que, si M. Mathiot maintient que le baccalauréat reste le premier grade universitaire, il n'est plus le garant de l'égal accès à l'université : des majeures joueront sans doute dans la sélection, le contrôle continu dans lequel l « effet de réputation » d'un établissement jouera aussi son rôle de hiérarchisation.
Et le rattrapage alors ?
Il sera remplacé par une étude des dossiers des élèves entre 8/20 et 10/20 par un jury. Le dossier scolaire sera donc le seul garant du « repêchage ». Et de nombreuses zones d'ombres persistent : Rattrape-t-on de la même manière un.e élève à 9.6/20 et un élève à 8.1/20 ? Comment va-t-on prendre en compte le lycée d'origine ?...
Bref, nous ne disons pas que le bac actuel est parfait, nous disons que ce projet ne fait qu'aggraver les choses selon un postulat idéologique fort réactionnaire : Nous ne pouvons pas donner à tou.tes la possibilité de réussir dans les mêmes conditions, donc nous donnons à chacun.e la chance de trouver une place dans le futur appareil de production économique en fonction de ses « capacités » et de ses « efforts »... Bref, l'antienne méritocratique dont la sociologie a maintes fois démontré qu'elle était un alibi pour masquer les inégalités sociales de réussite scolaire !
L'annualisation du temps de service des enseignant.es ?
Dans son rapport remis, Pierre Mathiot écrit : "Nous avons pleinement conscience que cette proposition pourrait avoir pour conséquence d'agir sur le rythme de travail des enseignants qui est actuellement organisé sur une base hebdomadaire". En effet comment maintenir un cadre hebdomadaire avec de telles différences entre les enseignements d'un semestre à l'autre ? L'annualisation du temps de travail est sur les rails… La Cour des comptes recommande vivement l'annualisation où elle voit une mine d'emplois qui vont s'ajouter aux postes supprimés par la réduction des horaires. Mais il y a pire encore. Si on annualise ce sera sur quelle base ? La question des 1607 heures dues inscrites dans le statut des fonctionnaires va être reposée. Des parlementaires, G Longuet par exemple, s'en sont fait une spécialité. Là on va vers le doublement du temps d'enseignement pour le même prix (18h x 36 semaines = 648 heures/an), et, bien sûr, dans les deux cas, vers la suppression des heures supplémentaires. Si la CGT est opposée au développement des heures supplémentaires qui suppriment des postes, on sait que c'est un moyen pour les collègues de pallier au gel du point d'indice, à des salaires insuffisants.
Pour ces raisons, la CGT Educ'action appelle :
A se mobiliser le jeudi 1er février, à discuter en AG dans les établissements et à établir des stratégies de mobilisations pour s'opposer à cette réforme.
Pour une universités ouverte, formatrice et émancipatrice !
Non au tri social des bachelier·e·s
Appel de la commission administrative du SNESUP-FSU
Alors que la loi autorisant la sélection et modifiant le code de l'éducation n'est toujours pas votée par la représentation nationale, le gouvernement entend dès à présent mettre en place le « Plan Etudiant » et la plateforme « Parcoursup ».
Le ministère, relayé par la Conférence des présidents d'université, fait injonction à définir les attendus locaux et les capacités d'accueil des formations de premier cycle.
Cette réforme fait suite à celles de Jean Lecanuet en 1967, d'Alice Saunier Seïté en 1976 et d'Alain Devaquet en 1986 pour restreindre l'accès des bachelier·e·s à l'enseignement supérieur et par là même limiter l'investissement de l'État.
Chaque fois, des mobilisations massives ont permis de maintenir une université ouverte à toutes et tous.
Pour étouffer les mobilisations actuelles, le gouvernement impose un rythme effréné, au mépris du Parlement et du travail complexe des collègues dans l'élaboration des contenus et conditions de formation en licence. Or, ce mercredi 17 janvier 2018, sommée de s'exprimer devant la commission culturelle du Sénat, la Ministre Frédérique Vidal a reconnu que, la loi n'étant pas votée, toutes les délibérations des conseils locaux des établissements et les dispositifs tels que Parcoursup n'étaient qu'informatifs !
Le SNESUP-FSU dénonce les pressions à l'encontre des collègues et des établissements qui refusent de mettre en œuvre la réforme, à commencer par la définition locale des capacités d'accueil, des attendus, puis le tri des dossiers.
Le SNESUP-FSU dénonce également les menaces exercées sur les responsables de formation et les établissements qui insinuent que sans attendus locaux, les formations ne pourraient pas être proposées à la procédure de pré-inscription de la plateforme Parcoursup. L'offre des établissements est accréditée par le ministère pour une durée de 5 ans et l'ouverture ou la fermeture d'une formation relève d'une décision des instances locales des établissements et en aucun cas du ministère.
Comme l'ont déjà décidé de nombreux établissements, le SNESUP-FSU demande aux collègues de ne pas définir les attendus locaux, lesquels accentuent la concurrence entre les établissements.
Le SNESUP-FSU rappelle son opposition aux attendus locaux et nationaux et il soutient toutes et tous les collègues qui refusent de répondre aux injonctions aujourd'hui proférées en toute illégalité.
Le SNESUP-FSU en coordination avec les syndicats de l'Éducation de la FSU défend le bac comme premier grade universitaire et s'oppose aux dispositifs d'orientation précoces qui imposeraient, dès 15 ou 16 ans aux lycéen·n·es, des choix de filières ou de parcours majeur-mineur, limitant leurs possibilités de poursuite d'études dans l'enseignement supérieur.
Les membres de la Commission administrative du SNESUP-FSU appellent les collègues à poursuivre les débats et à amplifier les mobilisations en lien avec les personnels Biatss, les étudiant·e·s, les lycéen·ne·s, les enseignant·e·s et les parents d'élèves. À cette fin ils et elles ont décidé à l'unanimité d'appeler :
- à participer au meeting national « La sélection n'est pas la solution » le samedi 20 janvier à 14h, à la bourse du travail à Paris (métro République) ;
- à la construction des mobilisations locales en vue de la journée nationale de grève et d'action unitaire du jeudi 1er février 2018 ;
- à la tenue d'une première réunion d'une coordination nationale de l'éducation le 27 janvier ;
- au soutien et à l'action conjointe avec les personnels du second degré, les 6, 7 et 8 février 2018*.
Seule une mobilisation massive et unitaire permettra de s'opposer aux projets politiques de régression sociale. Une coordination nationale rassemblant tous les acteurs de l'éducation et de l'ESR, pourrait avoir pour tâche de construire un projet alternatif pour une Université ouverte, formatrice et émancipatrice.
Source : message reçu sur Prep.Coord.Nat le 18 janvier 19h
Mobilisation contre Parcoursup
et les réformes du lycée et du Bac
Éducation 77
Les organisations syndicales CGT-Educ'Action, FSU, SNFOLC et SUD-Education de Seine-et-Marne, réunies en intersyndicale le mercredi 17 janvier, expriment leurs vives inquiétudes à l'égard du « plan étudiants », du projet de baccalauréat Blanquer et de la réforme du lycée qui concernent tous les élèves.
« Parcoursup », c'est...
- la sélection à l'université pour pallier le manque de places dans les filières « en tension » : 350,000 étudiants sont attendus dans le supérieur jusqu'en 2025 ;
- en dernier recours pour les étudiants sans affectation, une affectation potentiellement arbitraire et éloignée de chez eux proposée par le recteur ;
- la sélection organisée au lycée avec des professeurs de terminales transformés en agents de la sélection à l'université avec les avis déterminants qu'on leur demande de donner ;
« Parcoursup », ce n'est pas la réponse ...
- aux vraies questions du manque de moyens des universités qui les contraignent à réduire leurs capacités d'accueil ;
- aux diminutions d'heures disciplinaires dans le secondaire qui ont engendré les difficultés des bacheliers pour suivre dans le supérieur.
- à la baisse du niveau généralisée et programmée du lycée
Parcoursup, est une supercherie !
C'est la porte d'entrée au démantèlement du lycée !
La réforme du lycée et la refonte du baccalauréat, c'est...
- la remise en cause du baccalauréat comme examen national avec l'extension du contrôle continu, qui va accroître les inégalités sociales et territoriales en créant des « bacs d'établissements » ;
- la remise en cause du baccalauréat comme 1 er grade universitaire, reconnu dans les conventions collectives ;
- l'explosion du « groupe classe » avec la mise en place des modules et une individualisation des parcours qui conduit à l'isolement des élèves pour les préparer à leur isolement face aux employeurs ;
- la régionalisation programmée des lycées professionnels qui dépendront indirectement des entreprises, augmentant encore les déterminations territoriales de nos enfants
- une mise en danger des filières technologiques (qui n'existent pas dans les présentations officielles diffusées sur Parcoursup) par des enseignements technologiques réduits privant de la réussite de nombreux élèves
- la diminution des heures hebdomadaires de cours, qui menace de nombreux postes, en augmentant la charge de travail des enseignants, le nombre d'enseignants sur plusieurs établissements et le nonrenouvellement de nombreux vacataires et contractuels ;
- l'annualisation du temps de travail pour les enseignants avec une année organisée avec des emplois du temps variables selon les périodes de l'année ou selon les semestres
Le budget d'austérité pour la rentrée 2018, c'est :
- 26 000 élèves en plus dans le secondaire mais 2 600 postes de stagiaires en moins, ce qui correspond aux 20% de postes en moins ouverts aux concours d'enseignants 2018 ;
- le redéploiement des enseignants titulaires sur certaines académies où le nombre d'élèves va croître davantage, au détriment des académies du nord, du nord-est et du nord-ouest où les conditions de travail vont nettement se dégrader suite aux suppressions de postes prévues (classes surchargées, augmentation des heures supplémentaires) ;
- l'accentuation de la baisse de notre pouvoir d'achat (augmentation de la CSG, recul d'un an des timides mesures de revalorisation salariale, augmentation des cotisations retraite, instauration d'un jour de carence...).
C'est pourquoi
les organisations syndicales CGT Educ, FSU-SNES-SNUEP, SNETAA, SNFOLC, SUD-Education de Seine-et-Marne appellent tous les enseignants à se mobiliser pour réaffirmer :
- leur opposition à la logique du tri en refusant d'émettre des avis bloquants pour les élèves de terminales demandant l'université;
- la nécessité de travailler tout au long du parcours lycéen à une orientation choisie, construite, accompagnée et évolutive avec les moyens humains et financiers nécessaires ;
- le maintien du baccalauréat comme diplôme national reposant sur des épreuves nationales, anonymes et terminales ;
- le maintien du baccalauréat comme premier grade universitaire, garantissant l'accès de tous les bacheliers sur tout le territoire aux filières post-bac et aux établissements de leurs choix ;
- le refus de toute sélection à l'entrée de l'université et donc le retrait des fiches dialogue et l'ouverture massive de places supplémentaires en 1 er cycle ;
- le refus de l'instauration des blocs de compétences en lieu et place des diplômes et qualifications.
Nous appelons tous les personnels à participer à toutes les mobilisations en cours autour de Parcoursup et des réformes du lycée et du baccalauréat en faisant la grève et en participant aux manifestations.
Appel à manifester le 1er février contre la sélection à l'université !
FCPE
La FCPE, pleinement mobilisée sur l'enjeu majeur de la période que constitue la question de l'accès des bacheliers aux études supérieures, appelle à soutenir la mobilisation du 1er février et invite tous ses adhérents et l'ensemble des parents d'élèves parisiens à se retrouver à 14h place Jussieu, Paris 5e.
Janvier 2018 est le mois de la mise en place dans les universités et les lycées de la plateforme « Parcoursup » en dehors de tout cadre légal puisque la réforme n'a même pas encore été votée par les sénateurs !
En quelques semaines, les universités ont dû établir la liste des connaissances, compétences et aptitudes requises pour qu'un bachelier puisse postuler à telle ou telle formation. Les attendus nationaux, déclinés en attendus locaux sont rédigés dans la précipitation et sans consultation réelle des enseignant·es concernés, ni des instances des universités. Des critères plus ou moins douteux font surface, mettant à mal le principe d'équité, tant promis par le gouvernement à la présentation de son Plan Etudiants.
Ceux-ci vont pourtant être déterminants pour l'accès des bachelier·es aux formations post-bac et pour les réorientations des étudiant·es en cours de Licence. Dans de nombreux cas, ils vont bloquer l'accès des jeunes aux filières de leur choix, leur imposer des remises à niveau qui ne sont pas encore connues ou organisées, mais aussi décourager les candidatures, en particulier des élèves les plus en difficulté. Dans de nombreux cas, la mise en place de capacités d'accueil, la croissance du nombre de bachelier et la multiplication des vœux (non hiérarchisés) vont transformer la quasi-totalité des filières ouvertes en filières sélectives.
Beaucoup espéraient tous les problèmes résolus après la mise à la corbeille du logiciel Admission post bac, et voilà que la miraculeuse plateforme Parcours Sup, à peine mise en ligne, agace, angoisse et montre déjà quelques failles. Evidemment, les partisans du nouveau dispositif pourront trouver que les mécontents font trop de bruit, trop vite, mais quand il s'agit de l'avenir des jeunes, aucun bug n'est acceptable.
Depuis lundi 22 janvier, les élèves ont pu commencer à remplir leurs vœux sur Parcours Sup. Les premiers témoignages arrivent. Pour certaines filières, les attendus de certaines universités ne sont pas précisés, quand d'autres ont d'ores et déjà décliné leur propre algorithme pour sélectionner les élèves. Des précisions manquent aussi sur les dispositifs de remise à niveau, puisque, faute de budget, certaines facs ne peuvent remplir cette condition. Sans compter les problèmes de capacités d'accueil, qui ne trouveront pas de solution, au regard de l'investissement accordé au supérieur.
Côté lycées, les mesurettes prévues pour accompagner les élèves dans la construction de leur parcours de poursuite d'études ne sont pas opérationnelles. Les deux semaines consacrées à cette question en terminale ne peuvent suffire. Et il est faux de croire que le conseil de classe va se transformer, d'un coup de baguette magique, en une instance d'accompagnement pédagogique.
Alors, la FCPE, en partenariat avec l'Union nationale lycéenne, l'Unef et Plus passerelle, a pris ses responsabilités et rouvert son site SOS inscription pour aider les jeunes individuellement et répondre à leurs nombreuses questions sur la procédure. Plus tôt que d'habitude, et avec un formulaire de contact spécifiquement dédié aux parents.
Face aux risques de dérives autour des critères d'analyse des dossiers, les organisations étudiantes, lycéennes et enseignantes ont également décidé d'appeler à la mobilisation le 1er février prochain. La FCPE a choisi de soutenir cette journée d'action, en cohérence avec ce qu'elle a toujours défendu : le droit à l'éducation pour tous. Principe qu'elle n'a eu de cesse de répéter lors des concertations organisées par le ministère de l'Enseignement supérieur. Et qu'elle va continuer de porter dans les semaines qui viennent auprès du ministère de l'Education nationale.
Source : https://www.fcpe75.org/appel-a-manifester-le-…
Source : message reçu sur Prep.Coord.Nat le 29 janvier 19h
Source : message reçu le 31 janvier 10h